des Effets inattendus de la crise sur les assureurs

Publié le par Jean-Michel Oudjani


Veille et Intelligence dans l'Assurance
Marché Français

Jean-Michel Oudjani


 

L’Assurance française entre dans la crise

 

la nouvelle vision publique

Devenant de plus en plus indispensables aux Pouvoirs Publics pour différentes raisons, les assureurs sont relativement surpris par cet intérêt nouveau et cette reconnaissance subite. Eux qui ont été tant négligés voire brocardé, ils deviennent des enjeux. Et les intervenants ne manquent pas. Leurs motivations sont très diverses et parfois peu compatibles avec les pratiques du métier.

 

Depuis le XIXe siècle, les assureurs ont toujours eu un certain complexe vis-à-vis d’un monde bancaire plus extraverti et communicant. Par tradition, l’assureur se préfère économe, besogneux et discret. Comme je le dis souvent : il couvre les risques mais il n’en prend pas.

 

L’histoire économique et financière montre en permanence de nombreux exemples de l’utilité de ce métier qui porte des risques et produit de la confiance. Sans assurance, les ascenseurs, les satellites, des entreprises, des innovations technologiques… n’auraient jamais existé. Sans l’assurance, la grande majorité des Français n’auraient jamais pu devenir propriétaires de leur logement, voyager tranquillement, créer leur activité, bénéficier de soins, disposer de revenus au moment de leur retraite…

 

Dans ce monde incertain, les assureurs doivent apprendre à se rassurer notamment en se rappelant de l’utilité  de leur métier, de sa variété et de l’existence de nombreux besoins à couvrir.

 

 

 le comportement des dirigeants

Le monde change même si la plupart des détenteurs de pouvoirs pratiquent souvent le déni ou essaient de contrarier le sens de l’histoire. Il appartient à la profession de l’assurance de préparer l’arrivée du nouveau monde. L’ambiance actuelle et les pratiques guerrières dérogent certes à une longue tradition d’ententes et de services communs. Elles constituent cependant une étape nécessaire et préalable à la mise en place d’un nouveau monde plus stable et plus régulé auxquels aspirent les populations.

 

La réalité, peu engageante sur le court terme, ne peut que préparer le retour des (Grands) Etats et bénéficier aux assureurs. De fortes divergences stratégiques et d’appréciations existent  sur la situation actuelle et notre environnement.

-      pour les Anglo-saxons, la plupart des financiers et des banquiers ainsi que pour la Grande Distribution, la crise actuelle n’est qu’un mouvement passager et que tout rentrera dans l’ordre grâce aux injections massives d’argent des contribuables et à un fort accroissement de la dette publique. Les (grandes) banques et les établissements financiers sortiront renforcés de cette crise. Pour eux, il faut toujours plus de liquidités. Ils entendent relancer le commerce (et non l’économie)  par tous les moyens  (traduire : y compris par le recours à l’inflation)

-          pour d’autres pays comme l’Allemagne ou la France, mais aussi pour la plupart des industriels et producteurs, il ne fait aucun doute  que ce n’est pas une crise mais une véritable dépression : la Première Dépression Mondiale. Elle va nécessiter des réajustements qui s’étaleront sur environ quatre à cinq années. Il faut nécessairement corriger notamment les excès des financiers et des banquiers. Les spéculateurs doivent seuls assumer leur prise de risque. Pour cette école, l’argent des contribuables doit être orienté vers les investissements utiles et les nouveaux secteurs plutôt que de couvrir les dettes des spéculateurs. Il faut d’abord assainir le monde financier, lutter contre l’inflation et favoriser l’économie (donc la production de vraies richesses).

 

 

 

 la stratégie des assureurs

Dans ce contexte où les préjugés, les croyances, les intérêts et les idéologies se mêlent et se confrontent de plus en plus brutalement, l’assurance comme la plupart des Etats ont pour vocation de devenir des producteurs de confiance. Sans eux, il ne peut exister de développement durable, de richesses partagées, d’innovation et de croissance positive pour tous.

 

 

 

sources

" L'Assurance Française : le Temps des Ruptures" de Jean-Michel Oudjani

http://www.thebookedition.com/l-assurance-en-france-jean-michel-oudjani-p-48130.html

 

Publié dans infodoc

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